L’impro, c’est quoi ?

Un spectacle d’improvisation, c’est une expérience unique, partagée entre le public et les artistes. 

La pratique de l’improvisation existe depuis toujours. On la retrouve dans la tradition orale qu’est le conte, dans la commedia dell’arte, dans le travail de dramaturges tels que Molière et Shakespeare, et dans des processus de créations théâtrales contemporaines. 

Ici, nous parlerons de création revendiquée d’improvisation théâtrale. 

En francophonie, la pratique la plus populaire de ces vingt dernières années est le match d’improvisation, né au Québec en 1977 et toujours pratiqué en Belgique. Cependant, un grand nombre d’autres formes de spectacles improvisés a toujours existé, et fait aujourd’hui la richesse du paysage improvisé en FWB : la longue forme (une seule histoire d’1h15), le free form (enchaînement de petites saynètes sur une thématique), le cabaret d’impro (succession de scènes avec contraintes ou non), l’impro à propos (spectacle engagé sur une thématique bien précise), seul ou à plusieurs, magnifiant une contrainte technique (sans parole, dans le noir,…) ou un style (à la manière de Molière, Tchekhov, …), basée sur une interaction avec les spectateur·trices ou non, avec maître du jeu ou mené entièrement par les comédien·nes, tout public ou pour enfants, il y a autant de formats improvisés que de compagnies qui en créent, en français ou dans d’autres langues. 

Le point commun de toutes ces créations improvisées est qu’une partie significative du spectacle est développée spontanément au moment même de la représentation.

Nous savons bien qu’un spectacle improvisé demande, aux artistes, beaucoup de travail en amont. De la conceptualisation du cadre, au travail des comédien·nes, un spectacle improvisé ne s’improvise pas. En dehors des répétitions propres à chaque spectacle, les comédien·nes-improvisateur·trices pratiquent régulièrement leur art en atelier, afin de développer et entretenir les compétences propres à la discipline : écoute, acceptation des idées des autres, spontanéité, écriture scénique et textuelle en direct, dramaturgie, ainsi qu’une diversité de compétences techniques plus générale : chant, musique, danse, versification, création de personnage, etc.  

Les spectacles créés sont des cadres clairs et travaillés, les improvisateurices mettent leur créativité à leur service.